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VOYAGES.

treprises maritimes sur les deux mers le seul moyen de satisfaire l’activité de son génie sans exciter les inquiétudes d’un souverain ombrageux. En 1532, il confia à Diego Hurtado de Mendoza le commandement de deux navires qui reconnurent une partie des côtes orientales de la mer Vermeille (mer de Cortez). Un second armement, aux ordres de Diego Becerra et de Hernando de Grijalva, procura l’année suivante la découverte de la Californie méridionale, celle de l’île Socorro, et un examen plus soigné de la côte du Mexique jusqu’au golfe de Tehuantepec. Les cartes sur toile où les Mexicains représentèrent eux-mêmes leurs connaissances géographiques, n’anéantirent pas tout espoir d’une communication. Ordaz eut ordre de diriger les recherches dans la mer des Antilles, et ayant fini par tourner ses vues sur l’Orénoque, il remonta ce fleuve en 1535, après un premier désastre, jusqu’à l’embouchure de la Meta.

Les expéditions de ces différentes flotilles n’ayant pas rempli le but désiré, celui de trouver un détroit, Cortez voulut en diriger une en personne, et se confiant à sa fortune, il aborda en 1537, après une navigation orageuse, sur les rives de la Californie. Cet important voyage, qui eût suffi pour illustrer tout autre capitaine, ne put rien ajouter à la réputation du héros du Mexique.

Jusqu’alors les conquérans du Nouveau-Monde, souillant leurs victoires par des excès horribles, s’étaient rendus odieux par leur froide inhumanité ; mais en 1538, sous le gouvernement de Antonio de Mendoca, Las Casas persuada de ramener les Indiens à l’obéissance par de bons traitemens et des promesses sincères : de saints hommes reçurent la douce mission d’inspirer des