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VOYAGES.

San-Salvador. Après s’être occupé pendant quarante années de la conquête des provinces de Cumana, Venezuala et Maracaybo, on pense à profiter du cours de l’Orénoque, et ce fleuve est remonté loin de son embouchure.

En 1535, Mendoza jette les premiers fondemens de Buenos-Ayres ; aussitôt après, Ayolas et Irala suivent le cours du Paragay jusqu’aux lacs temporaires de Xarayes, et l’Assuncion s’élève pour offrir, dans l’histoire des établissemens européens aux Indes, le phénomène unique d’un foyer intérieur de colonisation et de découvertes. En effet, cette capitale du Paraguay devient le centre des communications qui s’établissent avec le Pérou, le Brésil et le Tucuman. Après les troubles du Pérou, la ville de La Paz s’élève ; les Chiquitos, les Moxos sont visités par Chaves, qui bâtit Santa-Cruz de la Sierra. Un de ses compagnons descend le Rio-Madeira et l’Amazone ; Zamora est fondé par Alonso de Mercadillo ; le pays de Quixos possède la ville espagnole de Baeza ; l’existence de Santa-Fé de la Vera-Cruz, et celle de Cordova, dans le Tucuman, datent du même jour. Manso explore les Llanos, qui ont conservé son nom. Ces découvertes et ces travaux, comme ceux de Belalcazar, de Quesada, de Marcos, de Cabrillo et d’Orellana, appartiennent au milieu du seizième siècle. Alors le fleuve Saint-Laurent avait été remonté ; Soto et Moscoso de Alvarado, son compagnon, venaient d’arriver à l’embouchure du Mississipi. Après l’époque fameuse dans les annales du monde, qui vit la première entrevue des habitans des deux hémisphères, en est-il une plus remarquable que celle où, simultanément, le Péruvien et l’Araucano apprirent l’existence de l’Iroquois et du Californien,