Page:Revue des Deux Mondes - 1831 - tome 2.djvu/365

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
355
MANILLE.

sucre, et une source d’eau minérale se fait distinguer à une grande distance par la fumée qu’elle exhale. La température du climat est supportable pour tous les Européens. La terre y produit d’abondantes moissons. En un mot, ce pays offre les plus vastes ressources au cultivateur laborieux, qui peut s’y enrichir sans compromettre sa santé.

Quoique la végétation soit riche et variée, je rencontrai fort peu de plantes en fleurs, et mon herborisation ne fut pas très-fructueuse. Sur les bords de la rivière croissaient des rideaux de bambous d’une très-grande élévation, imitant par leur feuillage les saules pleureurs. Après avoir parcouru pendant environ une heure et demie la propriété de M. Tuason, je rejoignis ma caravane qui m’attendait pour partir, et nous continuâmes notre voyage vers la caverne.

Le premier village que nous rencontrâmes était Mariquina, où nous relayâmes. Le sergent du corrégidor avait pris les devants pour faire préparer les chevaux de relais, de sorte que sitôt que nous arrivâmes à Mariquina, nous n’eûmes que la peine de changer de montures et nous poursuivîmes notre route.

Nous arrivâmes pour dîner au village de San-Matheo, lieu de résidence du capitaine des Indiens. Mon courrier m’y avait devancé, et avait eu soin de faire préparer le repas, qui fut servi aussitôt que j’eus mis pied à terre. Le curé du lieu, ayant appris notre arrivée, vint auprès de nous s’informer du but de notre voyage, et me fit bien promettre de ne pas repasser sans m’arrêter chez lui.

Nous atteignîmes le soir le pied d’une montagne. Nous allâmes coucher chez un Tomogon, qui ne me parut pas très-opulent. Il ne put m’offrir pour coucher