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VOYAGES.

fleuris de bégonia, de besleria, et autres plantes rares, pour prendre un peu de nourriture dont nous avions tous le plus grand besoin. Comme la nuit n’était pas éloignée, je remis au lendemain mes herborisations. Je me bornai ce jour même à cueillir en passant quelques graines et échantillons de plantes. J’abattis d’un coup de fusil un superbe calao, d’une espèce encore inconnue au Muséum de Paris, où je l’ai apporté soigneusement empaillé : c’est le calao à casque plat (burceros hydrocorus). Quelques autres espèces du même genre furent le résultat de ma chasse dans ces régions élevées, telles que le calao à casque sillonné (burceros sulcatus), le burceros bicornis ; dans les galinacées, la columba cruenta, la columba frontalis ; dans les oiseaux de proie, le falco ponticeriensis, etc. Le Kakaloes à huppe blanche y est très-commun.

Nous revînmes passer la nuit chez le Tomogon; d’où nous étions partis le matin.

Le lendemain, je revins explorer les lieux que je n’avais fait qu’admirer la veille. Je m’attachai principalement à la montagne sous laquelle se trouve la Cueva. Elle est d’une très-grande élévation, couverte de très-petits végétaux agréables à l’œil par leur belle verdure, au milieu de laquelle se mêlait des pointes de rochers aussi blancs que des pitons de neige.

En face de la Cueva, j’ai fait une découverte bien précieuse pour la colonie, c’est celle de l’epidendrum vanilla. On verra plus loin quel prix le gouverneur et les habitans de Manille ont attaché à cette trouvaille. Cette liane courait d’arbre en arbre, formant de superbes guirlandes. Les bambous, et surtout le ditar, espèce de terminalia, leur servaient particulièrement d’appuis, et soutenaient des rameaux couverts de fruits.