Page:Revue des Deux Mondes - 1831 - tome 2.djvu/371

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
361
MANILLE.

Je fis une ample récolte des plus belles tiges[1] que je fis porter de suite par deux Indiens chez M. Tuason, à Sienda, où je tenais le quartier-général de mes collections. Je continuai ensuite mes herborisations en m’enfonçant dans l’épaisseur des plus vastes forêts. La prodigieuse élévation des arbres ne me permit pas malheureusement d’y récolter beaucoup de fleurs et de graines.

Je revins le soir coucher à San-Matheo, chez le capitaine des Indiens, afin de pouvoir aller visiter le lendemain une mine d’or éloignée, me dit-on, de deux lieues de ce village, et sur laquelle on me donna tous les renseignemens possibles.

Nous nous mîmes en route sur les dix heures du matin. Le guide qui me fut donné pour ce voyage ne partit pas en même temps que nous. J’ignore encore pour quelles raisons il demeura en arrière. Cela ne nous empêcha pas de continuer notre route en nous dirigeant sur le point où nous supposions la mine. Un seul de mes compagnons disait la connaître ; mais soit qu’il n’ait pas voulu nous bien diriger, soit qu’il ne l’ait pas su, ce qu’il y a de certain, c’est que nous nous égarâmes, et que nous en étions même plus éloignés après deux heures de marche, qu’au moment de notre départ de San-Matheo. Nous prîmes le parti d’attendre nos deux principaux guides, et nous tirâmes quelques coups de fusils pour les appeler et leur faire connaître la position dans laquelle nous nous trouvions. Ils nous rejoignirent enfin, et après avoir tenu conseil, il fut décidé qu’il était trop tard pour reprendre le chemin de la mine, dont nous étions fort éloignés. Un

  1. Destinées à faire des boutures.