La suite manque, mais l’idée de la pièce avait d’abord été crayonnée en prose ; les vers y auraient peu ajouté, je pense, pour l’éclat et le mouvement ; ils auraient retranché peut-être à la fermeté et à la concision.
« Thérèse, que la nature fit belle en vain, plus ravie de dominer que d’aimer ; pour qui la beauté n’est qu’une puissance, comme le courage et le génie ;
» Thérèse, qui vous amusez aux lueurs de votre esprit ; qui rêvez d’amour comme un autre de combats et de gloire, l’œil fier et jamais humide ;
» Thérèse, dont le regard, dans le cercle qui vous entoure de ses hommages, ne cherche personne ; que nul penser secret ne vient distraire ; que nul espoir n’excite ; que nul regret n’abat ;
« Thérèse, pour long-temps, adieu. Car j’espérerais en vain auprès de vous ce que votre cœur ne saurait me donner, et je ne veux pas de ce qu’il m’offre.
» Car où mon amour est dédaigné, mon orgueil n’accepte pas d’autre place ; je ne veux pas flatter votre orgueil par mes ardeurs comme par mes respects.
» Mon âge n’est point fait à ces empressemens paisibles, à ce partage si nombreux ; je sais mal, auprès de la beauté, séparer l’amitié de l’amour ; j’irai chercher ailleurs ce que je chercherais vainement auprès de vous.
» Une âme plus faible ou plus tendre accueillera peut-être celui que d’autres ont dédaigné ; d’autres discours rempliront mes souvenirs ; une autre image charmera mes tristesses rêveuses, et je ne verrai plus vos lèvres dédaigneuses et vos yeux qui ne regardent pas.
» Adieu jusqu’en des temps et des pays lointains ; jusqu’aux lieux où la nature accueillera l’automne de ma vie,