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HISTOIRE. — PHILOSOPHIE.

nations ariennes, peuples cavaliers aux mœurs chevaleresques, qui adorèrent la déesse syrienne sous une forme nouvelle. Elle se manifesta en héroïne. Ce ne fut plus la nourrice universelle, la déesse de la naissance et de la mort ; ce fut une vierge sévère, Coumari, portant la lance, et qui donnait son nom au territoire où elle fixait ses armes. Une portion de l’Inde des Kshatryas s’appelait Koumari. La géographie des Pouranas place un Coumarica-Chanda au nord-ouest, là où nous rencontrons un peuple de Chomares sur le Jaxartes. Coumari était sœur du dieu de la guerre, Coumara ou Scanda. Elle s’appelait Asa-Devi, déesse Asa, et Jayini-Devi, déesse de la victoire. Les prêtresses d’Asa-Devi ou de Coumari, les Strirajas, femmes-rois, ou Amazones, portaient les armes. Deux branches des Kshatryas du Pandjab, qui s’étendirent peu à peu dans l’Inde centrale et méridionale, les Courous et les Yadous, étaient sectateurs d’Asa-Devi, et avaient, dans leurs rangs, des Strirajas, femmes armées. L’empire de Coumari se terminait au cap Comorin, lieu jusqu’où s’étendaient ses conquêtes. Scanda ou Kartikaia subjugua l’île de Ceylan. Cet ancien dieu de la guerre succomba, dans l’Inde, devant les dieux héroïques de la religion de Vishnou, qui lui étaient opposés. Il lança son épée dans le pays de Crauncha, au nord-ouest, où il est, dit-on, encore adoré sous forme de l’épée.

Des Amazones ont régné sur les Saces, les Massagètes et les Sarmates. Les familles guerrières des Scandinaves s’enorgueillissaient de leurs Skioldmôer, filles du bouclier, formes terrestres des Valkyriur célestes, qu’Othinn envoyait aux héros qui succombaient sur le champ de bataille. Au Palus-Méotis était la Cimmérie, autre terre de Coumari, où la vierge sanglante rece-