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RÉVOLUTION POLONAISE.

Le 5 février, les Russes franchirent la frontière orientale de la Pologne, sur une ligne de plus de cent cinquante lieues, et sur cinq points différens : Schakhoffskoï à Kowno ; Mandestern à Dombrowa, près de Grodno ; Aurep à Brzesc ; Geismar à Wlodawa ; Kreutz enfin à Uscilug. Le 6 février, le corps de Pahlen Ier entra par deux points à la fois, par Tykocin et Siolki ; celui de Rosen, suivi du quartier-général de l’armée, par Suraz et Piontki ; celui de Witt, par Granne et par Ciechanowiec ; l’armée de réserve enfin, par Suraz, sous les ordres du czarévitch.

Le 8 février, le général Suchorzewski commença les premières escarmouches près de Siedlce. Le 7 et le 8, Siedlce et Lublin furent occupés sans résistance ; le 11, Rohland livra un combat aux Russes près de Liwiec, tandis que Zymirski obligeait l’ennemi à rassembler ses forces sur la chaussée de Brzesc à Varsovie. Dwernicki se couvrit de gloire à Seroczyn, et Zymirski à Kaluszyn. Skrzynecki, pour donner aux troupes le temps de se replier sur Praga, tint en échec à Dobré un corps quatre fois supérieur, et commandé par Diebitch en personne.

Ainsi, les Polonais abandonnèrent toutes leurs positions sur la Narew, et présentèrent le front à l’ennemi à Grochow. Tel était le plan de Chlopicki. Cependant Kreutz et Wurtemberg passaient la Vistule à Pulawy, et s’emparèrent de Radom ; Dwernicki les culbuta à Stoczek et à Nowa-Wies, et se rendit maître d’une partie de leur artillerie ; mais, trompé par de faux rapports, il cessa de les poursuivre, et s’approcha de la capitale.

    un rapport à Nicolas, où l’on voit que ses forces étaient composées des premier et sixième corps d’infanterie, d’une division de grenadiers, des troisième et cinquième corps de cavalerie de réserve, et d’une division de la garde ; en tout, cent six bataillons d’infanterie, cent trente-cinq escadrons de cavalerie, un parc de trois cent quatre-vingt-seize bouches à feu, et onze régimens de cosaques. Ces forces pouvaient s’élever à cent cinquante mille hommes ; mais le reste de l’armée était en marche.