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HISTOIRE. — PHILOSOPHIE.

tre, qui plante à Bactres un cyprès comme emblème de la liberté. Partout perce chez lui le sectaire d’un puritanisme extrême. Il outre le respect pour la sainteté des élémens, que la religion védaïque avait fortement recommandé ; et pour ne pas souiller la terre virginale, l’onde des ablutions, la flamme sacrée, il ordonne que l’on expose dans l’air les corps des morts, pour y être dévorés par les oiseaux de proie, exagération qui s’éloigne totalement de la naïveté antique.

Féridoun, le héros de cette réforme, le Treoteono des livres zends, renverse l’empire coushite, et attache Zohak ou Azdahak (Ajtahak, Astyages), le roi des serpens, au pic de Damavend, supplice qui rappelle celui de Loki, dieu scandinave, enchaîné à une haute montagne au moyen de serpens dont les Ases l’enlacent. À la chute de la domination assyrienne, les Céphènes sortent du Capisayana, région de Caboul, où règne Caicaya, suivant le Ramayana, et Asvapati, le roi cavalier, d’après les Védas : les Grecs parlent de ces Céphènes, de leur roi Céphée et de son gendre Persée. Mais le héros argolien n’a été assimilé aux Céphènes qu’à cause de son nom, car les Céphènes sont les ancêtres des Perses, et Persée n’est en aucune façon un Persan. Les Céphènes envahirent la contrée des Coushites, le Fars et le Kerman, d’où sortirent, par la suite des temps, ces Persans qui mirent une fin à la domination médique. Ont-ils été plus loin ? les retrouve-t-on dans la Palestine, en Égypte ? Est-ce l’influence de leurs doctrines sur la croyance des Pharaons, qui a fait que Typhon a été opposé à Osiris, comme Ahrimane l’est à Ormouzd ? ou cette opposition appartient-elle aux derniers temps de la religion égyptienne, quand la doctrine persane y avait pénétré par la conquête de