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DÉVELOPPEMENT DU GENRE HUMAIN.

Cambyse ? Questions que nous laissons indécises.

Les Céphènes, qui restèrent dans leur ancienne patrie, sont les Rousthémides de l’épopée persane ; ils habitent le Sedjistan, aux confins du Caboul et du Candahar. Ces chants de Rousthem, conservés dans le Shahnameh, respirent une haute énergie, une sublime beauté morale, mais ce n’est qu’un reflet de la poésie héroïque ancienne que nous ne possédons plus. Ferdoucy, compilateur enthousiaste de ces nobles traditions, les a mises en rapport, tant bien que mal, avec les événemens de la monarchie des Mèdes et des Persans, tel qu’il a pu les recueillir de vive voix ou dans les écrivains musulmans. Le grand objet de la politique de Zoroastre, qui se liait à son culte d’une manière intime, c’était la conservation de la pureté de l’empire iranien, empire fondé par Féridoun, et exposé aux attaques des peuples du nord, compris sous le nom de Touraniens. Or les Rousthémides étaient, suivant Ferdoucy, la sentinelle vigilante des frontières, observant l’Inde à l’orient, et le Touran au nord.

Souvent les anciens nous entretiennent de ces guerres des Cadusii et Geli contre les Mèdes, des Saces et Gètes contre les Persans. Là coulait une source d’actions magnanimes, de pensées héroïques, imparfaitement transmise jusqu’à nous. Il ne faut pas confondre ces invasions avec la grande invasion scythique au temps de Cyaxare, celle-ci étant due aux nomades de l’Oural, qui bouleversèrent l’empire cimmérien, et pénétrèrent dans le Caucase, où les Lesghis paraissent leurs débris. À la tête de ces nomades brillait une race illustre, la horde royale, de souche étrangère au gros des Nomades, et probablement alanomédique, car tous les noms propres des rois Scythes se laissent expliquer par la langue des Mèdes.