Quoi ! ils vont vous massacrer !… Il n’est plus d’espoir…
Moi ! qu’importe une mort ou une autre !… Mais vous… vous, dona Maria… qu’allez-vous devenir ?… Ils vont vous tuer avec moi, tuer la colombe trouvée dans un nid de vautour… Oh ! pourquoi m’êtes-vous venue trouver ! Ne saviez-vous pas qu’il y avait toujours un abîme sous mes pieds ?… On y tombe en m’approchant… Ah ! ce poison…
Ne peut faire son effet que dans une heure ; c’est une souffrance de plus qui ne nous sauve pas…
Mon Dieu, mon Dieu, que devenir ! Un refuge pour vous, fût-ce mon tombeau !… Mais les cris cessent, je crois…
Vous êtes sauvé !… Des gardes du roi conduits par votre mère viennent de dissiper le peuple, à qui on a promis satisfaction…
Mon fils !… mon cher fils !…
Ma mère… Ai-je le droit de vous embrasser ?…
Viens toujours, coupable ou non… Une mère ne méconnaît jamais son fils, même couvert de sang… Tu es un meurtrier, il est vrai ; mais tu n’es point un parricide…
Comment !…
Je vais rougir devant mon fils ; mais n’importe… Ton père n’était point le comte ; c’était don Alphonse de Ribeyro… que le comte a assassiné dans mes bras… Tu es le fils d’un adultère.