Page:Revue des Deux Mondes - 1831 - tome 3.djvu/497

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
473
SAYNÈTE.

porter la vengeance de sa justice ?… Non, non, ma mère ! gardez votre réputation intacte et pure, vous en avez besoin… que vos cheveux blanchissent en paix ; que votre fils ne paie pas votre amour par l’opprobre… qu’il vous donne sujet de le pleurer, et non droit de le maudire !…

La Comtesse.

Tu parles en vain… que tu le veuilles ou non, je parlerai… je te sauverai malgré toi… Mon fils, tu ne peux empêcher cette révélation, acceptes-en le fruit !

Dona Maria.

Oui, j’ose me joindre à ta mère, don Félix : qu’est-ce que la faute de la comtesse, au prix du crime dont elle vous délivre ?…

Don Félix.

C’en serait un aussi grand d’accepter… c’est un autre parricide…

La Comtesse.

Ce n’est pas toi qui le commets… Que tu y consentes ou non, mon parti est pris.

Don Félix.

Votre vie est-elle en sûreté si vous parlez ?

La Comtesse, embarrassée.

Mais… oui…

Don Félix.

Parlez donc, si vous voulez ; mais pour moi j’atteste ici le ciel que c’est contre mon gré.

La Comtesse.

Je suis sauvée !…

Dona Maria.

Nous sommes sauvés !…

La Comtesse.

Plaise au ciel !