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VARIÉTÉS.

Le protestantisme dans les États-Unis d’Amérique se divise en un nombre considérable de sectes différentes, par le principe de l’indépendance absolue de la raison humaine, et tous les jours il se forme des subdivisions infinies de ces doctrines. Les principales sectes sont :

Luthériens proprement dits, épiscopaux, quackers, presbytériens, unitaires, universalistes, sacramentaires, adamites, préadamites, méthodistes, suedemburgiens, anabaptistes, schakers, générationistes, Moraves, Irvaners, Jumpers, Zunckers, calvinistes, anti-presbytériens, anti-prédestinatiens, anabaptistes du samedi et ceux du dimanche, les Moraves iconoclastes, et ceux qui adorent les images, etc. etc.

À New-Yorck, il n’y a que quatre églises pour plus de trente mille catholiques, et il y a quatre-vingts temples pour cent soixante mille protestans ou sectaires ; car il suffit qu’il y ait mille individus d’une secte pour obtenir la construction d’un temple.

Les Américains regardent la religion comme une affaire de mode et de convenance ; ainsi il y a des sectes pour les hautes classes de la société, il y en a pour les bourgeois, et d’autres pour le peuple ; il y en a même pour les basses classes : les nègres et les mulâtres, par exemple, sont tous méthodistes. Si un homme a de la fortune, de l’éducation, s’il occupe quelque emploi élevé, on peut en conclure qu’il appartient à l’église épiscopale, ou au moins qu’il est presbytérien, quacker ou unitaire. Il ne conviendrait pas plus à un pauvre homme d’être membre de l’une des sectes réservées à l’aristocratie, que d’avoir un équipage et des laquais. Le haut prix auquel se louent les bancs dans les temples épiscopaux, presbytériens, etc., en éloigne les gens peu fortunés, qui, d’ailleurs, n’oseraient pas se mêler avec les gens de qualité. Au surplus, la secte des méthodistes est la plus populaire et la plus nombreuse.