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SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE DE LONDRES.

Batouta, qui les visita dans le treizième siècle et qui les appelle Dzibet-el-Mahal, en porte le nombre à deux mille, dont une centaine à peu près est disposée de manière à former un anneau ; d’autres voyageurs élèvent ce chiffre beaucoup plus haut, et un Français appelé Peyrard de Laval, qui y fit naufrage en 1602 et fut retenu prisonnier pendant cinq ans, dit que le sultan Ibrahim se donnait le titre fastueux de souverain des treize provinces ou atolls et des douze mille îles. »

Ces provinces sont autant de groupes ou systèmes, séparés par des canaux profonds, et se composant de récifs ou îlots, avec des lagunes circulaires qui ne communiquent à la mer que par une seule ouverture. Cette immense zone de corail s’étend de 1° de latitude sud à 7° 30′ de latitude nord, sur une longueur de près de six cents milles anglais, et une largeur de soixante-dix ou quatre-vingts. Elle est couverte de cocotiers, dont les fruits nourrissent une population nombreuse. L’auteur de l’article exprime, à la fin de cette analyse, le désir de voir appliquer le prix royal de cinquante livres sterling au meilleur essai sur la formation des îles de corail et l’histoire naturelle des animaux qui leur donnent l’existence.

Le docteur Goodenough est l’auteur du mémoire qui suit. La mer Noire est peut-être la moins connue des marins anglais. Du temps de la reine Élizabeth et de Charles ii, des marchands anglais obtinrent la permission de naviguer sur le Pont-Euxin pour des intérêts de commerce ; mais les histoires navales les plus complètes ne mentionnent aucun vaisseau de guerre qu’on y ait laissé pénétrer. La courte expédition du vaisseau la Blonde, en novembre 1829, est probablement la seule exception ; le docteur Goodenough en est l’historien. Il s’est proposé de rechercher dans les auteurs anciens quel était autrefois l’état du Pont-Euxin, et de comparer ces notions avec les observations faites sur son état actuel. Sa relation est précédée de quelques mots relatifs aux établissemens des anciens sur les bords de cette mer, qui,