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RÉVOLUTIONS
DE
LA QUINZAINE.


31 décembre 1831.


Après la pacification de Lyon, nous avons eu, comme on devait s’y attendre, les explications de tribune. Les communications du ministère, au lieu d’être simples, franches et paisibles, ont été maladroitement mêlées d’amères récriminations contre l’opposition, qui pouvait se défendre et n’y a pas manqué ; puis contre le préfet, qui malheureusement ne siège pas à la chambre, et n’a pu demander la parole à M. Girod de l’Ain, pour réfuter, séance tenante, l’accusation haineuse portée contre lui par M. Périer.

Mais M. Dumolard avait tout entendu dans la tribune du conseil d’état ; il est descendu précipitamment dans la salle des conférences, pour remettre à M. Odilon-Barrot des notes justificatives. À cet instant, M. Périer est passé et M. Dumolard lui a donné un démenti public. C’est un grand scandale, et qui ne s’accorde guère avec la dignité de la chambre. Mais aussi un homme de cœur, dont toute la France, il y a quelques jours à peine, admirait à l’envi le courage et le patriotique dévoûment, pouvait-il de sang-froid s’entendre accuser, devant l’élite de la nation, de faiblesse et de trahison ? On dit que M. le président du conseil a porté plainte en diffamation contre M. Dumolard. C’est tout simplement une folie ajoutée à un scandale.

En attendant, nous avons eu les cinq lettres de M. Dumolard, où il explique à sa manière, et en ne ménageant pas les démentis, sa conduite personnelle et administrative depuis les premiers troubles jusqu’à l’entrée du prince royal.