Page:Revue des Deux Mondes - 1832 - tome 5.djvu/157

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

[partition à transcrire]



— 2 — — 3 —
Pour moi le sacrifice et son ardente veille,
Le silence et l’ennui de ne rien exprimer,
Comme un novice amant qui croit que c’est merveille
qu’on puisse un jour l’aimer.
Pour moi, lorsqu’en passant son frais regard m’attire
Et dit avec bonheur : « Ami, ne viens-tu pas ? »
Pour moi le lourd fardeau d’hésiter à lui dire
Mon cœur et ses combats.


— 4 —
Pour moi, de ne plus lire à sa face pâlie
Les signes orageux d’un ardent avenir ;
Pour elle les trésors de la mélancolie,
La paix du souvenir.
— 5 — — 6 —
Le bonheur souverain de gouverner une âme,
De la sentir à soi, muette à son côté ;
Des gazons sous ses pas et son pur front de femme
Dans la sérénité.
Un sommeil sans remords avec l’essaim fidèle
Et les songes légers d’un amour sans effroi ;
Amour ! abeille d’or ! oh ! tout le miel pour elle,
Et l’aiguillon pour moi.

Par les procédés de E. Duverger, imprimeur, rue de Verneuil, no 4.