— Eh bien donc, que veux-tu ? Est-ce Charlotte que tu aimes ?
Perrinet secoua la tête avec un rire amer.
— Est-ce de l’or ? je t’en donnerai.
— Non, dit Perrinet.
— Est-ce de la noblesse, des honneurs ? Si nous prenons Paris, je t’en donne le commandement et te fais comte.
— Ce n’est point cela, murmura Leclerc.
— Qu’est-ce donc ? dit la reine.
— Vous êtes régente de France ?
— Oui.
— Vous avez droit de vie et de mort ?
— Oui.
— Vous avez fait faire un sceau royal qui peut conférer votre pouvoir à celui qui est porteur d’un parchemin scellé par lui ?
— Eh bien ?
— Eh bien ! il me faut ce sceau au bas d’un parchemin, et que ce parchemin me donne une vie, une vie dont je pourrai faire ce que je voudrai, dont je ne devrai compte à personne, que j’aurai le droit de disputer même au bourreau.
La reine pâlit.
– Ce n’est ni celle du dauphin Charles, ni celle du roi ?
— Non.
— Un parchemin et mon sceau royal, dit vivement la reine.
Leclerc prit sur une table l’un et l’autre, et les lui présenta.
Elle écrivit :
« Nous, Isabeau de Bavière, par la grâce de Dieu, régente de France ; ayant, à cause de l’occupation de monseigneur le roi, le gouvernement et l’administration du royaume, cédons à Perrinet Leclerc, vendeur de fer au Petit-Pont, notre droit de vie et de mort sur…
— Le nom ? dit Isabelle.
— Sur le comte d’Armagnac, connétable du royaume de France, gouverneur de la ville de Paris, répondit Leclerc.
— Ah ! dit Isabeau, en laissant tomber sa plume ; c’est pour