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REVUE DES DEUX MONDES.

Parmi les expéditions hydrographiques de perfectionnement consenties avec libéralité par les états de l’Europe, on doit citer successivement, après les belles reconnaissances de Malaspina et Vancouver, celles où se distinguèrent les Ulloa, les Candler, les Fleurieu, les Verdun, les Borda, les Chabert, les Tiscar, les Fidalgo, les Noguera, les Chastenet-Puységur, les Concha, les Ojarvide, les Ferrer, les Melendez, les Churruca, les Cevallos, les Herrera, les Barcaeztegui, les Colmenares, les Quartara, les Moraleda Y Montero, les Cortès, les Isasvirivill, les Lyon, les Scoresby, les Roussin, les Givry, les Monnier, les Holbrook, les Bullock, les Forster.

Si mon cadre me l’eût permis, j’aurais voulu montrer que les cartes marines servirent toujours de base aux cartes terrestres, que les marins furent partout les premiers géographes et les premiers astronomes du Nouveau-monde. J’aurais représenté l’époque de la réforme qui appartient à la seconde moitié du dernier siècle, époque de gloire pour l’astronomie, l’horlogerie et la gravure, où la navigation, devenue savante, stimula le zèle des officiers qui voulurent diriger eux-mêmes la route de leurs vaisseaux avec autant de soin que leurs brillantes évolutions. J’aurais peint la chute du pilotage, espèce d’art conjectural, dont l’infaillibilité était féconde en excuses. J’aurais déploré avec le naufrage d’une foule d’erreurs celui de beaucoup de vérités sans appui qu’elles avaient compromises par leur alliance. Je me serais étendu sur le but et le résultat des différens travaux dont j’ai simplement nommé les auteurs. Les uns avaient été entrepris uniquement pour détruire quelque erreur très dangereuse, et placer des points principaux, véritables pierres d’attente de la géographie, d’abord avec beaucoup de difficultés par le secours des opérations les plus savantes, puis ensuite sans aucune peine et avec plus de précision, à l’aide des merveilleux chronomètres. Nous eussions vu s’exécuter plus tard les belles explorations de petites localités ; et enfin, nous eussions rappelé comment avec les connaissances et les méthodes perfectionnées on pouvait acquérir, dans l’espace d’une ou de deux années, sur d’immenses développemens de côtes, des matériaux complets et originaux