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ACADÉMIE DES SCIENCES.

même temps le venin de plusieurs des espèces les plus redoutables conservé soit dans l’esprit de vin, soit par la dessication.

MM. Duméril et Cuvier sont chargés de rendre compte de ce travail.

Séance du 12 mars. M. de Humboldt présente à l’académie un mémoire de M. Gherard, directeur général des mines et usines en Prusse, mémoire qui a pour titre : Observations sur la température de la terre faites dans les mines de toutes les parties de la monarchie prussienne.

Dès l’année 1828, dit M. de Humboldt, j’avais engagé M. Gherard à faire faire des observations thermométriques dans les mines ; il s’y est prêté d’une manière digne de la reconnaissance des physiciens ; des thermomètres exactement comparés entre eux ont été enfermés dans des trous cylindriques conservés dans la roche. M. Gherard a fait déterminer avec le plus grand soin la température moyenne de l’air au-dessus des mines, la hauteur au-dessus du niveau de la mer. Il a publié les moyennes de deux ou trois années d’observations, et discuté les causes de l’accroissement inégal de la température. Ses observations ont été faites en onze endroits, entre l’Oder et le Rhin, par les 50° et 51° 1/2 de latitude, et en employant une vingtaine de thermomètres. En Europe, la température des couches rocheuses correspondantes à trente-deux pieds, ancienne mesure de France, a été trouvée, terme moyen, 6° 54 de Réaumur ; mais par cent soixante-dix pieds de profondeur, la température est déjà de 7° 73 de Réaumur ; par cinq et six cents pieds, elle est de 9° 6 à 11° 6 de Réaumur ; à un accroissement de cent quatre-vingts pieds correspond une augmentation de température de 1° de Réaumur. Un trou de sonde percé dans les collines calcaires de Rüdersdorff, près de Berlin, a donné un accroissement bien plus rapide, que MM. Erman et Magnus ont observé au moyen d’appareils thermométriques très ingénieux.

Ces expériences se continuent maintenant en diverses parties de la Prusse avec un zèle et une constance très méritoires ; des travaux analogues se font aussi d’après la demande de M. de Humboldt dans les mines de Freiberg, sous la direction de M. Herber.

M. de Humboldt présente en outre un mémoire de géologie générale, dont l’auteur, M. Erman, est bien connu des savans par son important travail sur le magnétisme. Le mémoire qui traite de la direction, de la hauteur et de l’âge relatif des grandes chaînes de montagnes et des plateaux du nord de l’Asie, est accompagné d’un Atlas manuscrit, présentant des profils et coupes de montagnes avec l’indication des roches qui les composent.

M. Cuvier fait un rapport verbal très avantageux sur les dernières livraisons de l’anatomie de MM. Bourgery et Jacob.

M. Girard fait, en son nom et celui de M. Dupin, un rapport favorable sur un appareil inventé par M. Fayard, pour charger les grandes voitures dites fardiers, qu’on emploie pour le transport des bois. Il serait à désirer, disent les rapporteurs, qu’on prit le parti de substituer cet appareil assez peu coûteux et d’un usage facile, au levier de bois qu’on emploie maintenant. On préviendrait de la sorte des accidens qui se répètent journellement, et qui coûtent chaque