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MŒURS DES AMÉRICAINS.

LE DOCTEUR A.

Mais que veut-on dire quand on parle de sentir le revival, d’attendre en esprit le revival, d’éprouver l’extase du revival ?

MISTRESS M.

Oh ! docteur, je crains bien que vous ne soyez trop égaré pour comprendre tout cela. C’est une glorieuse assurance, un murmure de l’éternel Covenant ; c’est le bêlement de l’agneau ; c’est la caresse du berger, c’est l’essence de l’amour, c’est la plénitude de la gloire ; c’est être en Jésus et Jésus en vous ; c’est s’asseoir aux pieds de Dieu ; c’est être appelé à la première place ; c’est manger, boire et dormir dans le Seigneur ; c’est devenir un lion dans la foi ; c’est être humble et doux et baiser la main qui frappe ; c’est être grand et puissant, et inaccessible aux reproches ; c’est…

LE DOCTEUR A.

Mille remercîmens, madame ; je suis parfaitement satisfait, et je crois maintenant comprendre le revival presque aussi bien que vous.

MISTRESS A, (femme du docteur.)

Bonté du ciel ! où pouvez-vous avoir appris toutes ces choses là, madame ?

MISTRESS M.

Comme vous vivez dans les ténèbres, madame ! Je les ai apprises dans le saint livre, dans la parole du Seigneur ; je les tiens du Saint-Esprit et de Jésus-Christ en personne.

MISTRESS A.

Il me semble si drôle d’entendre parler de la parole du Seigneur ! à moi, à qui on a donné l’habitude de ne point faire plus de cas de la Bible que d’une vieille gazette !

MISTRESS O.

Sûrement, madame ne parle ainsi que pour voir ce que mistress M. lui répondra ; il est impossible que le fait soit réel.