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REVUE SCIENTIFIQUE.

de l’homme ; aussi ne s’agit-il pas de recommander le bouillon fait avec la gélatine des os, plus du bouillon de viande en certaine proportion, comme devant suffire seul, c’est un aliment nutritif qu’il faut associer à tout ce que l’on peut se procurer d’ailleurs de nutritif.

« Voilà, ce nous semble, ce qu’il y a d’essentiel pour le moment dans la question pratique. »


Dans la séance du 9, il est de nouveau question de l’alimentation par la gélatine, M. Darcet transmet les renseignemens suivans :

« L’appareil de l’hôpital Saint-Louis, qui fonctionne depuis deux ans et demi sans interruption, a fourni au régime alimentaire de cet hôpital huit cent dix-neuf mille rations de dissolution gélatineuse, et mille six cent quatre-vingt-huit de graisse d’os. Cette grande quantité de substance alimentaire que l’on peut obtenir sans dépense, a amélioré très notablement le régime de l’hôpital Saint-Louis, et a même permis de distribuer gratuitement chaque dimanche des soupes à la gélatine aux pauvres du quartier. Le long espace de temps (deux ans et demi), depuis lequel l’appareil de l’hôpital Saint-Louis fonctionne, les rapports tous favorables auxquels son service a donné lieu, l’empressement que les pauvres mettent à participer à la distribution des soupes à la gélatine, indiquent la bonne direction qui a été imprimée au service dont il s’agit, et prouvent, ce me semble, sans réplique, tout l’avantage que l’on peut obtenir de ce genre d’alimentation partout où il sera bien apprécié et bien conduit ».


M. Puissant communique les résultats des observations météorologiques faites en Afrique, par MM. Rozet et Levret, capitaines d’état-major, depuis le 1er septembre 1830, jusqu’au 1er octobre 1831.

Dans ces treize mois, le thermomètre fut chaque jour observé cinq fois, au lever du soleil, à neuf heures, à midi, à trois heures et au coucher du soleil. Le baromètre l’était trois fois dans les vingt-quatre heures.

Le minimum de la température à Alger pendant ces treize mois, a eu lieu dans le mois de décembre. Jamais pendant ce temps, on n’a vu de gelée blanche dans la ville ou dans ses environs, et l’abaissement du thermomètre n’a pas été au-delà de 2°,8. Quand le mercure descendait au-dessous de 6°, ce qui avait toujours lieu par des vents du nord et du nord-ouest, il faisait un froid humide très sensible.

Le maximum de température a été observé dans le mois d’août, le mercure atteignant alors 33°, 5, abstraction faite des momens où soufflait le vent du sud, le trop fameux semoum. Quand ce vent ne souffle pas, la chaleur même au mois d’août est très supportable.

Le semoum ne souffle guère plus de trois ou quatre fois par mois, et rarement il dure plus de vingt-quatre heures ; il est annoncé par un brouillard chaud et par des brumes qui couvrent la chaîne du petit Atlas. Dès qu’il commence à se faire sentir, la température monte, en peu d’instans, de cinq ou six degrés et quelquefois davantage ; ainsi le 10 septembre, le thermomètre s’éleva vers midi de 28° à 38° cent., la chaleur devint alors accablante. Chacun avait peine à