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ITALIE. — TOSCANE. — MODÈNE. — PARME.

publié la description : nous citerons, entre autres, un horizon artificiel de mercure avec un couvercle de verre, dont la position était déterminée par une petite goutte d’alcool, et un niveau achromatique à mercure, de petite dimension, très utile pour les observations géodésiques. Il a publié, dans les Mémoires de la Société italienne, la description d’un télescope formé par un assemblage de prismes. Cependant cet instrument paraît devoir rester un objet de pure curiosité ; car, pour obtenir un agrandissement considérable, il faut multiplier tellement le nombre des prismes, qu’on est bientôt arrêté par la diminution de la lumière. Non-seulement M. Amici construit des instrumens astronomiques, mais il s’en sert avec une grande habileté, aidé de son fils, qui, jeune encore, s’est fait connaître par des recherches analytiques ; on leur doit la détermination de plus de deux cents étoiles doubles. M. Amici a été appelé récemment à Florence en qualité d’astronome pour remplacer Pons.

M. Antinori, que nous avons déjà nommé, a élevé un monument impérissable aux sciences italiennes, en publiant la collection des œuvres de Volta. Il est maintenant directeur du musée de physique et d’histoire naturelle, et il faut espérer que les puissans moyens de recherches qui se trouvent dans cet établissement seront dirigés par lui vers un but d’utilité publique, et qu’avec le concours d’hommes tels qu’Amici, Gazzeri, Lambruschini, Nobili, Savi, etc., il pourra faire revivre la gloire de l’académie del Cimento.

Florence est le siége d’un tribunal dont l’autorité n’est rien moins que reconnue dans le reste de l’Italie. C’est l’académie de la Crusca. Fondée au seizième siècle par des hommes d’un grand mérite, ni leurs travaux, ni les services qu’ils ont rendus à la langue italienne, n’ont pu faire oublier l’acharnement qu’ils montrèrent contre le Tasse. Au commencement du dix-septième siècle, les académiciens de la Crusca publièrent un vocabulaire qui précéda toutes les publications du même genre chez les autres nations, et qui, nonobstant ses imperfections, peut passer pour un prodige pour l’époque à laquelle il parut. Dans le courant du même siècle, le vocabulaire de la Crusca