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spécialement Tommasini, qui a été l’un des propagateurs les plus distingués des doctrines de Rasori, et qui, en les professant d’abord dans sa chaire à Bologne, ensuite à Parme où il est maintenant, a contribué beaucoup à les répandre parmi les jeunes médecins.

Quoique le duché de Modène ait si peu d’étendue, les sciences y avaient reçu une heureuse impulsion d’une circonstance particulière qui en avait formé un centre scientifique. Dans le siècle dernier, un géomètre distingué de la Lombardie, Lorgna, voyant que l’obstacle principal au développement des sciences en Italie consistait dans le manque d’un centre qui facilitât les communications entre les savans, conçut l’heureuse idée de former une société composée de quarante des hommes les plus remarquables de l’Italie, liés entre eux par un lien commun, et correspondant avec un président et un secrétaire qu’ils choisiraient eux-mêmes. Lorgna légua une somme considérable pour l’impression des mémoires et pour les autres dépenses nécessaires. Mais les biens appartenant à la société étant situés dans le duché de Modène, à la restauration autrichienne, le duc ne voulut condescendre à laisser intactes ces propriétés qu’à la condition que le centre de la Société italienne resterait toujours fixé à Modène. De cette manière l’académie perdit de son indépendance. On a supposé, peut-être à tort, qu’elle était devenue l’instrument d’une faction, et sa réputation a diminué dans les derniers temps. Nous espérons que les membres de la Société italienne s’efforceront de repousser cette accusation en appelant parmi eux tous les hommes de talent, quelle que soit leur opinion. Cependant cette circonstance avait profité à Modène, et les sciences étaient cultivées avec succès, lorsque l’éloignement de MM. Amici et Nobili a fait perdre à leur patrie ses plus beaux titres de gloire.

Le marquis Rangoni, président de la Société italienne, est un homme fort savant ; on lui doit des recherches sur le calcul des probabilités et sur divers sujets de littérature. Il a encouragé et aidé de sa bourse une nouvelle société (l’Académie modenaise), qui a publié des mémoires intéressans. On doit à M. Lombardi, secrétaire de la Société italienne, une histoire littéraire de