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SIGURD.

Or, cet anneau fatal était un talisman
Qui, par sa puissance plus forte,
Détruit chez celui qui le porte
L’effet de tout enchantement.
Comme un songe au réveil rentra dans sa pensée
De son premier serment la mémoire effacée.
Du trésor de Fafnir venait l’anneau maudit,
D’un destin malfaisant la puissance cachée
À cet or était attachée,
Et comme à son vainqueur Fafnir l’avait prédit,
Ce fut cet or qui le perdit.



SEPTIÈME AVENTURE.

BRUNHILDE APPREND QU’ON L’A TROMPÉE.

Un jour avec Hilda Brunhilde la guerrière
Allait pour se baigner au bord de la rivière.

HILDA.

Pourquoi, sœur Brunhilde, pourquoi
Ainsi passes-tu devant moi,
Et dans le fleuve entres-tu la première ?

BRUNHILDE.

De nos époux Gunar est le premier,
Car Gunar est un roi, Sigurd n’est qu’un guerrier.

HILDA.

Au nom de ce guerrier tous les rois s’épouvantent ;
Tous les scaldes le vantent,
Il s’élance en avant des héros qu’il conduit
Comme devant les flots courent ses promptes voiles.
Quand les fers sont tirés, son glaive seul reluit,