Page:Revue des Deux Mondes - 1832 - tome 7.djvu/508

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
504
REVUE DES DEUX MONDES.

ment à celle qu’a suivie M. Cuvier dans son règne animal, et de manière à ce qu’à côté d’une section d’une classe, d’un ordre, d’un genre et même d’une espèce, on retrouve l’image des caractères organiques, qui ont commandé ces divisions, et enfin la figure de l’animal en regard du nom qui le désigne. M. Comte, chargé d’enseigner l’histoire naturelle dans un des collèges de Paris assure avoir retiré de grands avantages de l’emploi de ces tableaux pour fixer dans l’esprit des jeunes élèves les classifications, la mémoire des formes servant d’un puissant auxiliaire à la mémoire des mots.

MM. Geoffroy et Duméril sont chargés de faire à ce sujet un rapport à l’Académie.

M. Fée fait hommage à l’Académie d’une Vie de Linnée, rédigée sur les documens autographes laissés par ce grand homme, et suivie de l’analyse de sa correspondance avec les principaux naturalistes de son époque.

M. Dupuytren présente un ouvrage de sir Astley Cooper, sur la glande thymus, considérée dans l’homme et dans plusieurs animaux.

Cette glande, qui, fort volumineuse dans le fœtus, augmente encore quelque temps après la naissance, puis décroît, et finit bientôt par disparaître entièrement, a déjà été l’objet des recherches de plusieurs anatomistes distingués ; et cependant, non-seulement on n’est pas encore d’accord sur ses usages, mais même on n’a relativement à sa structure, que des notions qui laissaient beaucoup à désirer. Selon sir Astley Cooper, chacun des lobes nombreux qui la composent est un assemblage de petites cellules secrétoires juxta-posées, et dont les plus internes aboutissent à un réservoir central tapissé d’une membrane muqueuse ; chaque réservoir communique par des canaux avec les réservoirs voisins, et tous aboutissent médiatement ou immédiatement à un conduit qui règne dans toute la longueur de la glande où il fait de nombreuses sinuosités. Ce canal ne semble point avoir d’issue, mais le liquide qui s’y est entassé, est repris par des vaisseaux lymphatiques, et surtout par deux troncs principaux qui vont le verser dans les veines jugulaires, tout près du point où celles-ci se jettent dans la veine cave supérieure. Le fluide sécrété par le thymus a offert à sir Astley Cooper une grande analogie, dans sa composition, avec le sang, et cet anatomiste penche à considérer l’organe qui le produit comme un organe de nutrition, préparant pour le fœtus une sorte de chyle. M. Dupuytren, en rendant compte de cette opinion du célèbre chirurgien anglais ne paraît pas la partager, et fait remarquer que si le thymus avait les fonctions dont nous parlions tout-à-l’heure, ces fonctions cesseraient nécessairement au moment de la naissance ; l’organe dès-lors devrait commencer à décroître, et cependant il est constant que son volume, pendant quelque temps, continue encore d’augmenter.

Séance du 11 juin. — Le président fait connaître les résultats des délibérations du comité secret de la précédente séance. L’Académie a décidé que la séance publique qui aurait dû avoir lieu au mois d’avril sera remise au mois d’octobre. Ce long délai a été jugé nécessaire pour donner aux commissions le temps d’examiner les pièces envoyées aux différens concours : l’invasion du