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Le troisième enfin comprend un fragment d’anatomie comparée sur les organes de la génération de l’ornythoringue et de l’échidné. M. Duvernoy y fait connaître des détails d’organisation qui avaient échappé aux recherches de sir Everard Home, aux siennes propres, faites en 1805 et à celles de MM. de Blainville, Knox et Meckel : il confirme d’ailleurs la singulière organisation, annoncée d’abord par sir E. Home, ensuite par MM. Knox et Meckel, d’un canal séminal particulier commençant à l’urètre, et aboutissant aux épines creuses dont les glands sont hérissés.

M. Duméril fait ensuite, en son nom et celui de feu M. Cuvier, un rapport préparé avant la mort de l’illustre naturaliste, et qui a pour objet un mémoire de M. Rousseau sur un nouveau cartilage du larynx.

M. Rousseau, chef du laboratoire d’anatomie au Muséum d’histoire naturelle, a observé dans le larynx de plusieurs mammifères un cartilage dont aucun anatomiste n’avait encore fait mention, et qui est situé sur le bord supérieur du chaton ou partie large postérieure du cartilage cricoïde : c’est sur lui que se meuvent les cartilages aryténoïdes, et, en vertu de ce double rapport, il a reçu de M. Rousseau le nom de crico-aryténoïdien.

Ce petit cartilage, observé d’abord chez le chien, existe chez un grand nombre de mammifères. Il est le plus souvent unique, et s’il est double dans l’ours, le couti, la genette, la panthère et l’alpaca, on le trouve en une seule pièce chez le lion, le chacal, le chien, le chevreuil et plusieurs autres animaux carnivores et herbivores.

Dans le lion, il existe des muscles qui s’attachent à ce cartilage. Dans le chevreuil, les muscles sont remplacés par de simples trousseaux de fibres ligamentes étendues sur une véritable capsule articulaire.

Le cartilage crico-aryténoïdien n’a pu encore être trouvé chez l’homme.

L’Académie, conformément aux rapports de ces commissaires, accorde son approbation au mémoire de M. Rousseau.

M. Jomard lit un mémoire sur les résultats et les moyens présumés de la mécanique des égyptiens. L’auteur prouve, d’après les témoignages des auteurs grecs et romains, et les figures peintes ou sculptées sur les monumens, que les anciens Égyptiens ont connu l’usage de nos machines simples, à l’exception peut-être du mouffle.

L’Académie procède à l’élection d’un candidat pour la place de professeur de chimie au Muséum d’histoire naturelle. M. Gay-Lussac, sur trente-sept suffrages, en réunit trente-cinq, et sera en conséquence, présenté au ministre comme candidat de l’Académie. Il est également celui du conseil des professeurs du Jardin des Plantes.

M. Texier lit un mémoire sur l’ancienne topographie de Fréjus et sur les matériaux employés par les Romains dans les monumens dont ils avaient décoré cette ville. Ces matériaux sont le porphyre rouge, le porphyre bleu, les granites et les laves.

Le porphyre rouge provient des montagnes de l’Esterelle et de Bagnols, il est employé seulement en moellons, les nombreuses fissures qu’il présente, ne