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REVUE DES DEUX MONDES.

front, s’assied de nouveau, et efface ce qu’il avait écrit précédemment.) — Henry !

HENRY.

Seigneur bourgmestre !

HERMANN.

Quel tapage tu fais ! Pourquoi ne te tiens-tu pas tranquille ?

HENRY.

Je ne bouge pas, seigneur bourgmestre !

HERMANN.

(Il se lève de nouveau, essuie encore la sueur de son front, jette sa perruque sur le plancher pour mieux méditer la tête nue, se promène, marche sur sa perruque, la jette de côté, et se met de nouveau à écrire.) — Henry !

HENRY.

Seigneur bourgmestre !

HERMANN.

Tu attrapperas quelque chose si tu ne veux te tenir tranquille, voilà la seconde fois que tu as troublé mes pensées.

HENRY.

Seigneur bourgmestre !…

HERMANN.

Sors, et va dire aux vieilles femmes qui crient des huîtres dans la rue, qu’elles ne doivent pas crier dans la rue où je demeure. Cela me dérange dans mes combinaisons politiques.

Henry dit en effet aux marchandes d’huîtres de se taire. — Mais, ajoute-t-il, aussitôt que l’une a passé, il en vient une autre à sa place, de sorte que…

HERMANN.

Pas un mot de plus ; tiens-toi tranquille et tais-toi.

Il s’assied de nouveau, efface ce qu’il avait écrit, écrit ensuite, enfin se lève, frappe du pied avec fureur et s’écrie : — Henry !

HENRY.

Seigneur bourgmestre !