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HISTOIRE
DU
TAMBOUR LEGRAND.

Fragmens traduits de H. Heine.[1]


— Elle était aimable et il l’aimait ; mais lui, il n’était pas aimable et elle ne l’aimait pas.
(Ancienne pièce de théâtre.)

Madame, connaissez-vous cette vieille pièce ? c’est une pièce tout-à-fait distinguée, seulement un peu trop mélancolique. J’y ai une fois joué le rôle principal, et toutes les dames pleuraient. Une seule ne pleura point, elle ne versa pas une larme, et ce fut là justement la pointe de la pièce, la véritable catastrophe. —

Oh ! cette seule larme ! elle me tourmente toujours, elle fait l’objet de toutes mes pensées. Satan, lorsqu’il veut perdre mon âme, me murmure à l’oreille un chant malicieux sur cette larme qui n’a pas été pleurée, une fatale chanson, avec une mélodie encore plus fatale. — Ah ! ce n’est que dans l’enfer qu’on entend cette mélodie.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Vous pouvez vous figurer comment on vit dans le ciel, ma-

  1. La longueur de ce morceau nous empêche de le donner dans toute son étendue.