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ples, néanmoins, suffisent pour renverser complètement les idées de Buffon, et de ceux qui l’ont copié sans examen.

Les autres espèces de felis de l’Amérique du sud sont toutes de taille bien inférieure à celle des précédens, et vivent, comme nos chats sauvages, de petits animaux et d’oiseaux qu’elles poursuivent sur les arbres, sans jamais attaquer l’homme dont la présence les met toujours en fuite, et qui, à son tour, n’en recevant aucun dommage, ne leur fait pas une chasse régulière. Quelques-unes sont aussi farouches que le jaguar et s’apprivoisent aussi difficilement ; tel est l’ocelot du Brésil, felis pardalis des auteurs, qui est très-commun dans ce pays, et dont j’ai vu plusieurs individus en captivité. Leur caractère était aussi insociable que le premier jour. Cette espèce étant nocturne, les individus en question restaient plongés dans le sommeil pendant le jour, et ne reprenaient leur activité que la nuit. Leur cri était semblable au miaulement du chat, mais sur un ton plus grave et plus prolongé. J’ai vu également à Cayenne une peau d’une espèce regardée comme douteuse par quelques nomenclateurs et admise par d’autres, felis discolor (Schreber). Cette espèce paraît extrêmement rare, et l’individu dont je parle avait été tué sur les bords de l’Approuague.

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Th. L.