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EXCURSION


DANS L’OYAPOCK.




Dans les premiers jours du mois d’octobre 1831, je quittai la ville de Cayenne pour me rendre dans l’Oyapock[1], la rivière la plus importante de la Guyane française après le Maroni, qui nous sépare de la colonie de Surinam, et dont la possession nous est commune avec les Hollandais. Cette traversée, qui n’est que de

  1. Cette rivière, à laquelle ses sources, rapprochées de celles des affluens de l’Amazone, donnent quelque importance géographique, a été explorée à diverses reprises, sans qu’on ait encore reconnu le plateau qui lui donne naissance, et son cours n’est tracé sur les cartes que jusqu’au Camopi, son principal affluent, situé à cinquante lieues de son embouchure. Celles déposées en manuscrit dans les archives de Cayenne, et qui ont été dressées récemment, vont à peu près au double de cette distance. Dans ce moment même, M. Leprieur, pharmacien de la marine, chargé par le gouvernement de résoudre le problème proposé en 1829 par la Société de géographie, problème qui consiste à déterminer la direction et la hauteur du plateau qui sépare les affluens de l’Amazone de ceux de la Guyane, entre les 2 et 4 degrés de latitude N., a choisi l’Oyapock, comme l’ont fait ses prédécesseurs, pour pénétrer dans l’intérieur du pays. Ce voyageur, pourvu des connaissances et des instrumens nécessaires pour cette entreprise, complétera sans doute la reconnaissance, encore imparfaite, de cette partie de la Guyane. Le titre seul de mon récit suffit pour indiquer qu’en entreprenant ce voyage, je m’étais proposé un tout autre but. Je désirais principalement connaître les Indiens de l’Oyapock, après avoir visité ceux de Sinnamary, Cenamama, Organabo, etc.