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concitoyen, et moi je crois qu’il en existe une toute faite, je veux dire celle que les géans, nos pères, ont proclamée trop tôt malheureusement, la théophilanthropie. Seulement il faut, à cause des niais, la présenter sous un autre nom. »

Quel sera ce nom ? notre concitoyen n’en parle pas. Peu lui importe au surplus ; car, il ajoute : « Je vais plus loin, j’admettrai, si l’on veut, que l’existence d’une religion est dangereuse pour l’humanité. Si l’athéisme est le résultat des lumières, ne reculons donc pas devant l’athéisme, mais passons par la religion, puisqu’elle est nécessaire maintenant pour arriver à l’athéisme. »

N’admirez-vous pas cet ingénieux expédient de notre concitoyen qui voudrait tirer l’athéisme du feu avec la patte de la théophilanthropie ?

Ah ! monsieur le régent de cinquième, c’est vous qui êtes un grand philosophe et non pas nous. Vous nous accusez d’être peu favorables aux tentatives religieuses. Mais, en conscience, comment voulez-vous que nous classions la vôtre ? La vôtre, nous la citerons pour mémoire. À la vôtre, nous mettrons un zéro dans notre addition. Ne soyez pas fâché, mais voilà tout ce que nous pouvons faire.


YY.