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INFLUENCE DES MOEURS SUR LES LOIS.

Je demande pardon au lecteur de cette interminable série de lieux communs et de vulgaires propositions ; mais il était nécessaire de lui mettre sous les yeux la confuse et pâle image de cette triste composition, sur laquelle, à contre-cœur, il nous faut bien exercer la sévérité de la critique. Joignez à cette pauvreté du fond un style sans esprit et sans âme, sans couleur, sans caractère, où les substantifs et les épithètes ont pris la fastidieuse habitude de s’accoupler trois par trois, où l’expression toujours vague manifeste toujours une pensée commune ; joignez un usage de l’histoire, qui n’a rien de saillant et de significatif, des citations sans nouveauté et sans portée, et vous pourrez plaindre le pénible ennui qui pesa sur nous, quand nous vîmes disparaître sous l’appareil d’une phraséologie vide et verbeuse la grandeur de la question proposée.

Car elle est grande et belle pour qui la reconnaît dans sa nature et son caractère. Il y avait d’abord à définir les deux termes dont on voulait faire le rapprochement et la comparaison.


I. QU’EST-CE QUE LES MŒURS ?


Analyse des instincts spontanés de l’homme et des sociétés.
À quelle époque de l’histoire générale du monde elles ont dû régner sans les lois.
À quelle époque de l’histoire de tout peuple elles règnent sans les lois.
À quelle époque elles tiennent lieu de lois révélées, et de toute écriture.
À quelle époque elles se concilient avec la présence d’une loi courte et écrite, et tiennent lieu de lois plus nombreuses et plus raisonnées.
Leur caractère traditionnel.
En quoi excellentes.
En quoi originales et innées. — Question des races.