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EXCURSION DANS L’OYAPOCK.

nière précise. Pour exprimer un nombre très considérable, ils prennent avec la main une touffe de leurs cheveux, ou montrent les feuilles des arbres avec un geste expressif. Lorsqu’ils veulent tenir compte des jours, ils font chaque soir un nœud à une petite cordelette qu’ils gardent soigneusement, et procèdent en sens inverse, si le cas l’exige.

Suivant l’usage de beaucoup de nations indiennes, les noms propres que portent les individus ont une signification qui se rattache probablement à quelque trait de la vie de celui qui l’a reçu : ainsi Waninika signifie guerrier, en oyampi ; Tapaïarwar est composé des deux mots, tapaya, nom de ces perches qui servent à suspendre les hamacs en voyage, et de arwar, chien ; Paranapouna est formé de parana, grande eau, mer, et de pouna, oiseau. On retrouve dans ce dernier ce fameux mot de parana, qui existe dans la plupart des langues américaines connues, et qui partout a la même signification.


Théodore Lacordaire.