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passe en grand, sur de gigantesques proportions, dans la sphère immense de la création.

DES FORCES PRIMITIVES DE LA NATURE.

On donne ce nom, dans la philosophie de la nature, aux quatre fluides électrique, magnétique, calorique et lumineux.

Le fluide électrique se décompose, comme tout le monde le sait, en fluide électrique positif, et fluide électrique négatif.

Ces deux fluides n’apparaissent jamais isolés l’un de l’autre. Ils s’éveillent réciproquement. Ils disparaissent simultanément.

Le même phénomène n’est pas moins visible dans le fluide magnétique : il ne se manifeste à nous qu’après s’être partagé entre le pôle positif et le pôle négatif de l’aimant.

Mais M. de Schelling pense, en outre, que le même mode de composition se retrouve aussi dans les fluides calorique et lumineux. Il les admet formés de même de deux élémens intégrans, non-seulement distincts, mais opposés.

Le fluide calorique se trouve ainsi composé d’un fluide calorique négatif[1] et d’un fluide calorique positif.

De même, le fluide lumineux, d’un fluide lumineux positif, et d’un fluide lumineux négatif.

La conséquence à tirer immédiatement de l’hypothèse de cette similitude, dans la composition de ces deux derniers fluides, avec celle des deux premiers, c’est sans doute qu’ils doivent leur ressembler de même par le mode de leurs manifestations extérieures, par les phénomènes qu’ils produisent : c’est aussi ce qu’admet M. de Schelling.

  1. M. de Schelling appelle phlogistique cet élément négatif du calorique. Il prend ce mot dans une acception un peu différente de celle que lui donnaient les anciens chimistes ; mais il est superflu d’insister sur ce point, car il suffit, pour ce que nous avons à dire, de le considérer dans son rapport d’opposition avec le calorique positif. Cette remarque s’applique encore à ce qui sera dit plus bas, à propos de l’organisme, où il nous suffira alors de voir dans le phlogistique une matière opposée à l’oxigène.