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le corps transparent, n’est pas celle qui agit sur le corps opaque, pour l’échauffer.

Cette expérience prouve en outre que cette partie de la lumière n’est autre que du calorique contenu dans le fluide lumineux. Beaucoup d’autres expériences, s’il en était besoin, confirmeraient d’ailleurs le même fait.

D’expériences en expériences, d’analogies en analogies, M. de Schelling va ensuite bien au-delà de ce dernier fait. Il arrive à reconnaître dans les quatre fluides la présence d’une même base, toujours identique à elle-même, mais en même temps toujours variée dans ses manifestations extérieures.

Cette diversité de manifestation tiendrait alors, comme on l’a peut-être déjà pressenti, aux différentes façons dont cette base se combinerait avec un autre principe, un principe contraire.

Dès ce premier coup-d’œil jeté sur le monde extérieur, ou du moins sur les parties de ce monde extérieur les plus subtiles, les plus déliées, les plus spiritualisées, pour ainsi dire, nous nous trouvons donc ramenés à l’hypothèse, déjà indiquée, d’une identité primitive entre toutes les matières créées. On peut encore se représenter toutes les matières existantes, comme ayant commencé par être en dissolution dans un même milieu, où elles se seraient mutuellement mélangées, réciproquement pénétrées. Cette seconde hypothèse, cette seconde manière d’envisager les choses aurait de plus l’avantage de nous aider à concevoir comment les matières les plus diverses ont conservé des moyens d’agir les unes sur les autres, sans que nous puissions nous expliquer le plus souvent quels sont ces moyens.

DE L’ATMOSPHÈRE.

Personne n’ignore que la chimie moderne a décomposé l’air atmosphérique en deux gaz.

L’un de ces gaz est l’oxigène, l’autre l’azote.

Elle leur reconnaît plusieurs propriétés distinctes.

Elle leur en reconnaît même d’absolument contraires par rapport à la vie animale, que l’azote détruit et que l’oxigène alimente.