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PHILOSOPHIE DE SCHELLING.

En tout cela, la chimie nouvelle semble avoir été inspirée de l’esprit de la philosophie de la nature.

Mais celle-ci ne s’en tient pas à la dernière opposition que j’ai signalée entre les deux gaz.

Elle voit entre eux un grand nombre d’oppositions analogues ;

Elle multiplie, pour ainsi dire, à l’infini ces oppositions ;

Elle voit enfin dans l’oxigène et l’azote les enveloppes visibles, les formes apparentes de deux principes contraires en conflit dans toute l’étendue de l’atmosphère.

Là, comme ailleurs, le conflit est permanent ; mais là, comme ailleurs, il se passe aussi à des conditions variables d’instant à instant.

Ces variations dans les conditions du conflit sont le résultat d’autres variations dans les proportions où doivent se trouver à l’égard l’un de l’autre les deux gaz qui se mélangent au sein de l’atmosphère.

Or, ces dernières variations sont les causes directes ou indirectes des phénomènes dont l’atmosphère est le théâtre.

Elles sont d’abord, selon la philosophie de la nature, les causes directes des variations qui surviennent dans la pesanteur de l’air atmosphérique ; ce qui donnerait une nouvelle base à la science de la météorologie, assez incertaine jusqu’à présent dans son principe.

Mais la philosophie de la nature considère en outre ces variations dans les proportions des gaz, comme les causes indirectes de beaucoup de phénomènes, où, d’après les mêmes doctrines, il ne faut voir qu’autant de moyens employés par la nature pour rétablir l’équilibre, momentanément troublé, que doivent se faire les deux gaz.

À ce point de vue la végétation des plantes et la respiration des animaux seraient, par exemple, des moyens constamment mis en œuvre par la nature pour obtenir le même résultat. Par la végétation, la nature se proposerait de fournir à la consommation d’oxigène que font les animaux ; car la végétation est une production constante d’oxigène. Par la respiration des animaux, elle se proposerait au contraire un résultat opposé, c’est-à-dire, de fournir à la consommation d’azote des plantes ; car on sait que les animaux dégagent l’azote de l’air atmosphérique qu’ils respirent. Les di-