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rée, par M. Bory-Saint-Vincent et les autres membres de l’expédition scientifique envoyée dans ce pays, etc.

MM. Dumas et Gay-Lussac sont chargés de rendre compte d’un mémoire de M. Felouze sur l’action mutuelle de l’acide phosphorique et de l’alcool.

Un nouvel instrument que l’inventeur, M. de Riquehem, désigne sous le nom de chronoscope solaire, et qu’il présente comme pouvant tenir lieu de cadran horizontal, est renvoyé à l’examen de MM. Bouvard et Mathieu.

L’Académie procède à l’élection d’un académicien libre en remplacement de M. Rosily-Mesros. Les noms des candidats portés sur la liste de la commission par ordre alphabétique sont : MM. Danthouard, Bory-Saint-Vincent, Eyriès, de Rivoli, Séguier. À un premier tour de scrutin, M. Séguier obtient vingt-trois suffrages ; M. Bory, vingt ; M. Danthouard, dix ; MM. Eyriès et de Rivoli, chacun un. Aucun des candidats n’ayant obtenu la majorité absolue, on passe à un second tour de scrutin, dans lequel M. Séguier obtient trente-deux voix, et est déclaré élu.

M. de Freycinet fait un rapport verbal favorable sur un ouvrage de M. le capitaine de vaisseau Letourneur, relatif à la théorie générale de la manœuvre des vaisseaux et autres bâtimens de guerre.

M. de Mirbel fait, en son nom et celui de M. Silvestre, un rapport très favorable sur un mémoire de M. Soulange Bodin, relatif aux greffes herbacées.

Le baron de Tschudy, dans un ouvrage publié en 1819, fit connaître les succès qu’il avait obtenus dans l’opération de la greffe exécutée soit entre des espèces herbacées, soit entre les jeunes pousses d’espèces ligneuses. Ce procédé, entièrement neuf, ne fut pendant plusieurs années mis en pratique que par l’inventeur, et M. Soulange Bodin paraît être le premier, en France, qui ait senti tout le parti qu’on en pouvait tirer. Non content d’avoir constaté par de nombreuses expériences le mérite de cette découverte, il en a accru l’utilité en traitant les greffes herbacées comme on avait coutume de traiter les boutures de certaines espèces réfractaires ; il a obtenu des résultats supérieurs à tout ce qu’il avait pu se promettre d’avance. C’est ainsi qu’il a uni des végétaux toujours chargés de feuilles à des végétaux qui se dépouillent chaque année, des arbres et des arbrisseaux d’orangerie à des arbres et arbrisseaux de pleine terre. Parmi les expériences qu’il a faites, la plus curieuse, peut-être, est celle de la greffe de la tomate sur la pomme-de-terre. Les fruits de la tomate et les tubercules de la pomme-de-terre, provenant des sujets ainsi greffés, furent aussi nombreux, aussi gros, aussi bons, que s’ils fussent nés de pieds francs.

M. Soulange Bodin espère trouver, dans l’emploi du procédé qu’il a perfectionné, le moyen de hâter la fructification de certaines plantes dont les graines venaient trop tard pour mûrir dans nos climats, et faire disparaître