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Ainsi le barbero. Mais la foule le hue,
Et de longs sifflemens le poursuit dans la rue. —
Au Tibre le maudit, honte du carnaval !
Accidente ! malheur à l’ignoble cheval ! —
Et bientôt le vainqueur, au son de la musique,
Paré de beaux plumets, va par la ville antique,
Recevant les bouquets et les joyeux bonbons
Que de tous les côtés font pleuvoir les balcons,
Et saluant ainsi que le ferait un homme.
Voilà ce que j’ai vu lorsque j’étais à Rome.
La fête finissait quand un eminente
Frappa d’un grand couteau quelqu’un à son côté,
Et ce meurtre inoui dont encor je frissonne,
Étant la vendetta, ne révolta personne.


*