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Page:Revue des Deux Mondes - 1833 - tome 2.djvu/113

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REVUE. — CHRONIQUE.

Mondes de les répéter. Ceci, je l’avoue, franchit les bornes du plus hardi pédantisme, de l’ignorance la plus niaise ? Où avez-vous rencontré, s’il vous plaît, ce recueil obscur et ignoré ? Est-ce à Édimbourg ou à Londres, au retour d’une chasse au renard chez un lord du parlement, ou bien au Club des Étrangers, entre une partie de whist et une bouteille de Porto ? Ceci, monsieur, ressemble furieusement à la fable du Dauphin : vous prenez le Pirée pour un homme.

Il y a quelques années, je m’en souviens, un savant archéologue, analysant la Guzla, eut la fantaisie d’apprécier la traduction et s’aventura jusqu’à dire qu’elle lui semblait fidèle et consciencieuse. Pauvre érudit qui croyait à l’existence d’un original imaginaire ! À l’exemple de ce nouveau Vadius, vous auriez dû relever dans l’interprétation du West-End-Review des contresens et des bévues ! Pourquoi ne l’avez-vous pas fait ? Est-ce que vous n’auriez pas trouvé dans les complaisances de la syntaxe et de l’étymologie de quoi réfuter victorieusement ces fâcheuses calomnies qui ont soulevé votre colère, de quoi montrer que B. Constant tenait son éligibilité de son patrimoine, son dévoûment monarchique d’une inspiration divine ?

C’est de votre part, monsieur, pure ingratitude d’avoir si mal défendu un thème si facile et si riche !


M. Guizot, comme nous l’avions prévu, en est maintenant aux apologies, aux rétractations ; il a commenté dans tous les sens son vote silencieux, sans réussir à le remplacer par une parole meilleure et plus courtoise. Chose incroyable ! lui, qui dans une chaire de Sorbonne trouve moyen de parler deux heures sur une idée, de la décomposer en mille parcelles, de la plier et de la déplier comme une étoffe docile ; lui, qui a revu et corrigé les synonymes de Beauzée, il n’a pas su trouver pour son vote silencieux un de ces équivalens polis et bien élevés, prônés si obstinément dans l’enseignement universitaire quand il s’agit de Plaute, de Lucrèce, de Juvénal ou de Tacite ! Encore une fois, M. Guizot, vous ne serez jamais grand-maître !

M. Th. Jouffroy, dans une discussion lucide, pleine de faits et de pensées, a nettement posé et résolu la question soulevée par la destitution de M. Dubois. Il a cité textuellement, avec une précision qui eût fait envie à Merlin ou à Carré, la législation universitaire, les décrets impériaux, les décrets de la restauration. Il n’a rien laissé à dire aux professeurs de procédure. Il a réduit à l’impuissance l’argumentation insidieuse du ministre. Mais peut-être devons-nous regretter qu’il n’ait pas mis dans son discours plus d’animation et d’entraînement ; moins désintéressé, moins fidèle à