Revenus. | Capital. | ||
136 | archevêques et évêques possédaient |
49,000,000 f. | 980,000,000 f. |
622 | abbés commandataires |
4,442,000 | 88,840,000 |
280 | chevaliers de Malte |
1,748,000 | 34,960,000 |
315,000 | ecclésiastiques séculiers ou réguliers. |
14,810,000 | 296,200,000 |
316,000 | ecclésiastiq. possédant en biens fonds |
70,000,000 f. | 1,400,000,000 f. |
En édifices, sans revenu numéraire |
35,000,000 f. | 700,000,000 f. |
En dîmes ecclésiastiques |
90,000,000 | 1,800,000,000 |
En casuel et dons pieux |
210,000,000 | 4,200,000,000 |
Total des biens et revenus du clergé avant 1789. |
405,000,000 f. | 8,170,000,000 f. |
Ces dernières valeurs étaient établies ainsi qu’il suit :
La dîme était prélevée sur le produit brut et en nature des céréales destinées à la subsistance d’une population de 24 millions d’habitans. Dans un temps où les légumes n’entraient encore que pour peu de chose dans le régime alimentaire, et alors que l’usage de la pomme de terre était réduit à quelques cantons, il fallait sans doute plus de trois hectolitres et demi de froment ou de seigle pour chaque personne ; toutefois, en adoptant ce terme, le produit nécessaire des moissons devait être de 84 millions d’hectolitres, plus 17 millions pour les semences, à raison d’un pour 5 : au total 101 millions d’hectolitres. La dîme de cette masse de céréales excédait 1 millions d’hectolitres, et valait, au prix moyen de 9 fr. chaque, plus de 90 millions de francs. Il est vrai que, dans quelques parties de la France, la dîme n’était que du quinzième du produit brut des céréales, mais, par compensation, dans la plupart des provinces, elle s’étendait aux autres productions de la terre, et elle était levée également sur les vins, les troupeaux, etc.
Dans une communication officielle de Louis xvi à l’assemblée constituante, elle n’est estimée que de 60 à 80 millions ; mais on conçoit, par le vague même de cette indication, qu’on ne voulait exprimer qu’un minimum. Le trône affirmait que la perception de cet impôt coûtait 200 francs par paroisse, ce qui relevait à 8 millions par an pour le royaume. D’après Necker, on payait alors 58 millions, ou un peu moins de 10 pour 100, la perception des impôts en masse. À ce taux, la dîme aurait été de 80 millions ; mais les décimateurs étant sur les lieux, ils devaient la lever à meilleur compte ; et cette nouvelle donnée coïncide avec les autres pour la porter, comme nous avons fait, à 90 millions.