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REVUE DES DEUX MONDES.
MATHURIN.

Vraiment ! j’en suis fâché ; mais je ne puis quitter la place.

JEAN.

J’y vais, moi, de ce pas.

MATHURIN.

Jean, ne vois-tu pas des hommes qui arrivent du côté de la maison ? On dirait que c’est notre maître et ses amis.

JEAN.

Oui, ma foi, ce sont eux : que diable cherchent-ils ? Ils viennent droit à nous.

MATHURIN.

N’ont-ils pas leurs épées à la main ?

JEAN.

Non pas, je crois. Si fait tu as raison. Cela ressemble à une querelle.

MATHURIN.

Tenons-nous à l’écart ; et si je ne m’entends pas appeler, j’irai avec toi.

(Ils se retirent.)


Lionel et Cordiani entrent.
LIONEL.

Cette lumière nous suffira. Placez-vous ici, monsieur ; n’aurez-vous pas de second ?

CORDIANI.

Non, monsieur.

LIONEL.

Ce n’est pas l’usage, et je vous avoue que pour moi, j’en suis fâché. Du temps de ma jeunesse, il n’y avait guère d’affaire de cette sorte, sans quatre épées tirées.

CORDIANI.

Ceci n’est pas un duel, monsieur ; André n’aura rien à parer, et le combat ne sera pas long.

LIONEL.

Qu’entends-je ? voulez-vous faire de lui un assassin ?

CORDIANI.

Je m’étonne qu’il n’arrive pas.

ANDRÉ, entrant.

Me voilà.

LIONEL.

Ôtez vos manteaux ; je vais marquer les lignes : messieurs, c’est jusqu’ici que vous pouvez rompre.