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REVUE DES DEUX MONDES.

Je vous ai dit que je tenais à notre nom… En voici la preuve : — Vos gens et les miens m’ont vu entrer, ils me verront sortir, et pour le monde c’est tout ce qu’il faut. —

LA DUCHESSE (à ses genoux, lui baise les mains et pleure en se cachant le visage. — Silence.)

Ah ! monsieur le duc, quelle bonté et quelle honte pour moi ! Où me cacher, monsieur ? j’irai dans un couvent.

LE DUC (souriant.)

C’est trop ! c’est beaucoup trop ! je n’en crois rien, et je ne le souhaite pas. Du reste, il n’en sera que ce que vous voudrez ; adieu, moi, je vous ai sauvée en sauvant les apparences.

(Il sonne, on ouvre, il sort.)



Scène XIII et dernière.


LA DUCHESSE, ROSETTE.
ROSETTE (Elle entre sur la pointe du pied avec effroi.)

Ah ! madame ! l’ennemi est parti.

LA DUCHESSE.

L’ennemi ! ah ! taisez-vous. — L’ennemi ! ah ! je n’ai pas de meilleur ami.

ROSETTE.

Toujours est-il que nous en voilà quittes pour la peur.


le Cte  Alfred de Vigny.