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ment à la surface du sol, et cherchent seulement un refuge dans les anfractuosités du terrein ou sous des pierres.

La Iycose, qui fait le sujet principal des observations de M. Dufour, appartient à la première section. Il l’a observée identique, sauf des différences insignifiantes, en diverses parties de l’Espagne, et s’est bien assuré que c’était la véritable tarentule des anciens, celle des auteurs qui ont écrit sur le tarentisme, celle de Linné, de Fabricius, d’Olivier, etc. Il justifie cette assertion en établissant un rapprochement entre les descriptions de ces différens écrivains, et une description très complète qu’il a faite lui-même de cet insecte. Il montre que M. Latreille s’est trompé en donnant pour la tarentule de Linné et de Fabricius une lycose qui a le dessous du ventre d’un rouge vermillon clair avec une bande transverse très noire.

La lycose décrite dans la seconde édition du nouveau dictionnaire d’histoire naturelle, sous le nom de Melanogaster, n’est autre chose que la tarentule de M. Dufour, et c’est même en partie d’après les individus envoyés par lui d’Espagne, que cette description a été faite.

La lycose tarentule habite de préférence les lieux découverts, secs, arides, incultes, exposés au soleil. Elle se tient ordinairement, au moins quand elle est adulte, dans des conduits souterreins qu’elle se creuse elle-même, conduits cylindriques, qui ont souvent un pouce de diamètre et qui s’enfoncent presque jusqu’à un pied et plus dans la profondeur du sol. Vertical dans la partie voisine de l’orifice, ce tuyau se courbe à quatre ou cinq pouces de profondeur, se continue quelque temps dans une direction horizontale, puis redevient perpendiculaire. C’est à l’origine du premier coude que se tient la tarentule, qui, de ce poste, voit tout ce qui se passe à l’entrée de sa demeure. « C’est là, dit l’auteur du mémoire, qu’à l’époque où je lui faisais la chasse, j’apercevais ses yeux étincelans comme des diamans, lumineux comme ceux du chat dans l’obscurité. »

L’orifice extérieur du terrier de la tarentule est ordinairement surmonté par un tuyau construit de toutes pièces par elle-même, lequel s’élève d’un pouce au-dessus de la surface du sol, et a par-