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LE CHOLÉRA.

FRAGMENT PHILOSOPHIQUE.


Nous étions au mois d’août de l’année dernière ; je devais passer le reste de la saison en Basse-Bretagne. Le hasard de la promenade m’ayant éloigné de la maison que j’habitais, je m’en allais cheminant le long d’une rivière dont les alentours étaient variés et pittoresques ; c’était ce qui m’avait donné la fantaisie de la suivre quelques instans. Je me proposais de plus de visiter, avant la nuit, les ruines d’un vieux château que j’apercevais dans le lointain.

Le lieu où je me trouvais, éloigné de toute ville, de tout hameau un peu considérable, ne montrait que bien peu de traces de la présence de l’homme ; à cela près de deux ou trois colonnes de fumée, qui, tremblotant derrière les arbres, révélaient la présence d’autant de chétives habitations, on aurait pu se croire au désert.