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cette publication eut lieu à Lyon en 1624, et donna aux bains une célébrité qui depuis n’a fait que s’accroître.

Les monumens qui restent du temps des Romains, sont un arc ou plutôt une arcade, les débris d’un temple de Diane, et les restes des thermes.

On a de plus retrouvé, en creusant des tombes dans l’église du Bourget, un autel à Minerve, la pierre du sacrifice, l’urne dans laquelle on recueillait le sang de la victime, et enfin le couteau de pierre aiguisé avec lequel on l’égorgeait. Le curé a fait disparaître tous ces objets dans un moment de zèle religieux.

L’arc romain a été l’objet d’une longue controverse ; les uns ont prétendu retrouver en lui l’entrée des thermes, située à peu de distance de l’endroit où il est élevé ; les autres en ont fait un monument funéraire ; d’autres enfin en ont fait un arc de triomphe.

Une inscription constate du moins le nom de celui qui a bâti le monument, si elle n’apprend pas dans quel but il a été élevé. La voici :


L. Pompeius Campanus
vivs fecit.


De là, il a pris le nom d’arc de Pompée.

Le temple de Diane est bien moins complet. Une partie de ses pierres ont fourni les dalles magnifiques qui forment les escaliers du Cercle[1]; celles qui sont restées entières et debout ont disparu au milieu de la bâtisse d’un mauvais petit théâtre auquel elles ont servi de fondemens. Une des quatre parois de la bibliothèque du Cercle est formée par le mur de cet ancien monument. On a eu le bon esprit de ne le recouvrir d’aucune tapisserie ; de cette manière les curieux peuvent examiner à loisir les pierres colossales qui avaient servi à cette construction. Les plus petites ont deux pieds de hauteur sur quatre et cinq pieds de large. Elles sont posées les unes sur les autres, sans aucun ciment, et paraissaient se maintenir seulement par le poids et l’équilibre.

Quant aux restes des thermes romains, ils sont situés sous la maison d’un particulier, nommé M. Perrier. Nous avons déjà dit

  1. Le Cercle est l’endroit où se réunissent le soir les baigneurs.