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de relâche dans ces parages sont absolument indispensables pour les nombreux bâtimens qui vont dans la mer du sud, ou qui en reviennent, et pour le commerce de l’Angleterre, des États-Unis, du Chili et du Pérou. Cette colonisation ne servirait pas moins l’humanité en offrant un lieu de refuge aux navires en détresse, qui n’ont actuellement aucun pays civilisé à leur portée, à moins de huit cent milles des parages orageux du cap Horn. Le détroit de Berkeley dans l’île orientale, Port-Egmont et New Island Harbour dans l’île occidentale, sont les points qui conviennent le mieux pour fonder des établissemens.


EXPÉDITION À LA CÔTE NORD-EST DE LA CHINE.


Il n’est peut-être aucun pays maritime qui soit moins connu des Européens que la péninsule de la Corée ; le peu qu’on en sait se borne à un récit de quelques Hollandais qui firent naufrage sur ses côtes, et à une histoire diffuse et incomplète écrite par les jésuites, auxquels M. Klaproth a ajouté dernièrement la traduction d’une description japonaise de la Corée, de Jesso et de Loo-Choo, qui a été publiée par la Société pour la traduction des ouvrages asiatiques, et qui forme une des plus curieuses parties de la collection. En 1831, les Anglais établis à Canton, fatigués des avanies et des entraves perpétuelles qu’ils éprouvaient de la part des marchands hongs et des mandarins, résolurent de chercher un nouveau débouché pour leur commerce sur la côte nord-est de la Chine, et y expédièrent l’Amherst, sous les ordres du capitaine Lindsay, sans s’assurer auparavant de l’autorisation des directeurs de la compagnie des Indes. Deux relations de ce voyage viennent d’être publiées par ordre de la chambre des communes : l’une écrite par le capitaine Lindsay, l’autre par le célèbre missionnaire méthodiste M. Gutzlaff, qui accompagnait l’expédition en qualité d’interprète. Nous emprunterons à la première les détails suivans qui montrent que les Coréens n’ont pas moins d’aversion pour les étrangers que les Chinois.

« Le 18, au point du jour, nous descendîmes à terre et nous