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REVUE DES DEUX MONDES.

d’honneur… Mais je ne puis croire à tant d’infamies… Il ne me manquait plus que les chagrins domestiques…


Scène V.


CICÉRON, un Esclave, les Députés Allobroges.
L’ESCLAVE : annonçant.

Les députés Allobroges !

CICÉRON brusquement.

Que voulez-vous ? Votre demande en réduction d’impôts a été présentée au sénat.

PREMIER ALLOBROGE.

Croyez-vous que nous l’obtiendrons ?

CICÉRON.

C’est encore douteux.

PREMIER ALLOBROGE.

Nous pourrons lever le doute. Un service en vaut un autre. Hier, cliens du sénat, aujourd’hui nous sommes ses patrons. Nous tenons des lettres qui parleront pour nous mieux que Publius Sanga, notre défenseur.

CICÉRON.

Quelles lettres ?

PREMIER ALLOBROGE.

Le plan d’une conjuration écrit de la main même d’un des conjurés ; signé Curius.

CICÉRON.

Signé, Curius… donnez… donnez… (Il se promène à pas pressés.)

PREMIER ALLOBROGE.

Nous l’apporterons au sénat.

CICÉRON.

Signé Curius !

PREMIER ALLOBROGE.

Ainsi Rome nous devra son salut.

CICÉRON.

Curius ! l’homme qu’elle me préfère !

PREMIER ALLOBROGE.

Comment ? qu’elle te préfère ? Serait-il nommé consul ?