Page:Revue des Deux Mondes - 1833 - tome 3.djvu/666

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
660
REVUE DES DEUX MONDES.



Scène VIII.


TERENTIA, se retournant.

Quel nouveau client vient chez le consul ?

CURIUS.

Le seul qu’il ait de ce genre, j’espère : je te cherchais, belle Terentia, et je ne croyais pas te trouver ici… ; ici, où Vulcain forge ses foudres.

TERENTIA.

Sois le bien-venu, rassure cette pauvre Servilie, son César la rend malheureuse. Elle craint qu’il ne soit compromis dans cette tourbe de novateurs qui fait si grand’peur au consul.

CURIUS.

Est-ce que le consul s’en occupe ?

TERENTIA.

Il en perd le boire et le manger.

CURIUS.

Vraiment, qu’en dit-il ?

TERENTIA.

Rien : il est silencieux comme une tombe, et nous étions venus ici en son absence pour prendre nos informations nous-mêmes.

CURIUS, en fouillant dans les papyrus.

Et qu’avez-vous trouvé ? Mais les femmes ne connaissent pas cette langue ! Je vais chercher pour vous. (Il furette.)

TERENTIA.

Quel rôle ! depuis quand aimes-tu donc tant César ?

CURIUS.

Ce que j’en fais, c’est pour toi, tendre Servilie !

TERENTIA.

Peut-être aussi pour toi. Tu ne vaux pas mieux que César.

CURIUS, furetant toujours.

Il n’y a rien vraiment, des lettres anonymes, des bavardages, la crainte vague de Rome. Oh !… (à part.) Discours contre Catilina. — Ceci nous regarde. « Jusqu’à quand Catilina… »

(Il prend le papyrus et le met dans sa toge sans être aperçu.)
TERENTIA.

Eh bien ! Servilie, es-tu rassurée ?