Page:Revue des Deux Mondes - 1833 - tome 3.djvu/716

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


LA
DOUBLE MÉPRISE.

Le nouveau livre de M. Prosper Mérimée est un plaidoyer contre l’amour de tête, et, si l’on veut, un sermon contre le désappointement et les douleurs qu’il prépare. La critique littéraire pourra louer librement, dans ce dernier ouvrage, la vraisemblance et la simplicité de l’action, le naturel et la vérité des caractères, l’aisance dégagée du dialogue, l’habile combinaison de traits pris sur le fait. — Et nous ne serons pas les derniers à reconnaître et à proclamer ces précieuses qualités. — La réalité qui se rencontre dans les inventions de M. Mérimée, bien qu’à nos yeux elle ne satisfasse pas à toutes les conditions de la poésie, est cependant un utile secours, un argument formidable contre des inventions plus superficielles, plus éclatantes à la surface, destinées, par leur nature même, à une popularité plus soudaine, plus facilement pénétrables, mais condamnées, nous l’espérons du moins, à une plus courte durée.

Mais si la réflexion patiente ne devait apercevoir et signaler que ces mérites extérieurs, si l’étude et la comparaison ne devaient sur-