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DE
LA PRESSE PÉRIODIQUE
EN ALLEMAGNE.

Avec les siècles, les moyens de développement intellectuel changent ou se modifient : le progrès de civilisation, qui s’opérait autrefois par le choc des armes, par l’invasion des peuples, par les prédications, les disputes théologiques et philosophiques, les guerres de religion, est remis maintenant aux soins de la presse.

Étudier les organes de la presse, c’est étudier par là même l’esprit, le caractère, la tendance littéraire et politique, et l’état progressif d’une nation ; car, s’il est vrai de dire que la littérature reflète les mœurs d’une époque, cette vérité est surtout applicable au journalisme, vaste diorama où se peignent, sur une suite de toiles mobiles et changeantes, tout ce qui pique la curiosité, tout ce qui enflamme les esprits, tout ce qui tient aux conceptions du génie et aux erremens du vulgaire, aux rêves de l’homme d’état et aux sublimes efforts du peuple. La question politique qui se débat depuis des siècles n’est pas changée ; le terrain n’est plus le même, voilà tout. Autrefois on luttait pour un pan de muraille, pour une tour et une franchise municipale ; aujourd’hui on lutte pour la liberté de pouvoir dire hautement son opinion. La presse est devenue le champ-clos